L'histoire ne relève pas du Conte des Mille et une Nuits, mais repose sur des arguments solides par ailleurs exposés par l'intéressé lui même. Le représentant des Emirats au sein de l'organisation fédérale et par ailleurs rallyman émérite, s'est ainsi ouvert sur la manière dont le vote de confiance a été adoptée lors de la stratégique réunion de juin d'une fédération bouleversée par les turpitudes de son Président. Pour mieux y revendiquer son rôle incontournable au travers d'une influence qui a permis à Max Mosley de récolter suffisamment de voix pour garder son poste.

Une révélation étalée avec un certain style au regard de la conjoncture générale: « Oui, j'ai fait la différence, je ne le nie pas » déclare Ben Sulayem. « Le vote de confiance a été adopté après un processus démocratique et ce sont les pays qui se disent les gardiens de ce principe qui s'en offusquent le plus. Personne ne peut dire que Max Mosley a fait du mal au sport automobile. Il a été en revanche victime d'une attaque terroriste contre sa vie privée. »

En substance, ce n'est pas un onze septembre domestique qui va motiver un dix huit brumaire. Mais en dehors de ces figures de style, il y a aussi un positionnement personnel. Car si Ben Sulayem est le sauveur de Mosley, on imagine mal celui ci ne pas lui rendre la pareille quand l'heure de la succession sera venue. Avec, pourquoi pas, un savant montage qui permettrait à Max de garder la main sans être physiquement en place. Comme quoi on peut tout autant avoir du pétrole et des idées.

Deux mois avant l’article à scandale sur sa vie privée publié par le ''News of the World'', Bernie Ecclestone avait averti Max Mosley que des gens avaient été engagés pour le discréditer.

Un article publié dans le ''Times'' rejette les récentes suggestions stipulant que Bernie Ecclestone pouvait être mêlé au complot qui visait à écarter Max Mosley de son poste de président de la Fédération Internationale de l’Automobile. Au contraire, le britannique avait mis en garde son vieille ami.

Dean Attew, un consultant qui a travaillé auparavant pour Bernie Ecclestone et également conseillé Max Mosley, révèle qu’il avait été contacté en début d’année par des gens qui voulaient que le président de la FIA soit démis de ses fonctions.

« J’ai reçu un appel d’un ami en janvier cette année. Nous nous sommes rencontrés et on m’a dit qu’il y avait un budget illimité pour faire tomber Max Mosley, le démettre de ses fonctions, et le discréditer publiquement, » déclare-t-il au ''Times''.

« Les personnes m’ont contacté car elles connaissaient ma relation avec Bernie (Ecclestone), mais elles ne connaissaient pas ma relation avec Max (Mosley). Ils m’ont contacté pour connaître ma loyauté envers Max, et si je savais quelque chose de valeur. »

« Je leur ai demandé s’ils en avaient après Max, la FIA ou Bernie. Ils sont revenus un peu plus tard et ils m’ont dit qu’ils n’allaient pas poursuivre cette affaire pour le moment. »

Dean Attew a informé Bernie Ecclestone de cette conversation, qui a ensuite averti Max Mosley d’un complot.

« Je me suis assis avec Bernie et je lui ai dit ce que j’avais entendu. Bernie a ensuite parlé à Max, je le sais car Max me l’a confirmé plus tard. Je supposais que l’avertissement serait pris au sérieux. Il est clair que Max n’a pas pris en compte les conseils et n’a pas réalisé qu’il était vulnérable. Le problème pour moi a été son mépris total pour les conseils donnés par des individus qu’il savait qui prenaient ses intérêts à cœur. »

« J’ai demandé à Bernie si quelqu’un pouvait trouver quoi que se soit en plus sur Max et il m’a dit qu’il n’y avait rien à trouver, qu’il était Mr. Boring (Ennuyeux). (Max) Mosley avait gardé un bon secret. »

Finalement, il estime que Max Mosley aurait dû révéler que Bernie Ecclestone avait essayé de l’avertir de ce complot.

« J’ai entendu des gens suggérant que Bernie était à l’origine de ça, mais c’est ridicule. Dès le premier signe, Bernie et moi, avec les connaissances de Max, avons essayé de trouver qui en était à l’origine. Quand nous avons vu ce qui était dans le ''News of the World'', Bernie a été aussi sidéré que moi. »

Max Mosley, président de la FIA, entend recevoir des dommages et intérêts « exemplaires » du ''News of the World' pour avoir violé sa vie privée, rapporte le ''Times'' aujourd’hui.

Lors d’une audience préliminaire qui a eu lieu cette semaine, les avocats du tabloïd britannique ont requis que Max Mosley soit seulement autorisé à demander des dommages et intérêts compensatoires, et ont demandé au juge d’annuler la demande de dommages et intérêts exemplaires formulée par l’anglais avant le début du procès.

Mais le juge a répondu qu’il y avait jurisprudence en la matière et qu’une décision ne pourra être rendue jusqu’à ce que tous les faits dans cette affaire soient connus.

La Haute Cour entendra Max Mosley la semaine prochaine.